Le 29 septembre 1942, le général de Gaulle déclarait les accords de Munich comme nuls et non avenus. Un geste fort, un acte de résistance méconnu. Comment comprendre ce discours ? Pourquoi à cette date ? Quelles conséquences immédiates pour les relations entre Tchécoslovaques et Français ? Et de manière plus générale, quel est l’héritage laissé par les accords de Munich en France, en République tchèque et au cœur des relations franco-tchèques ?
Après avoir pris connaissance de la déclaration, nous écouterons les historiens Antoine Marès, Isabelle Davion, Michal Stehlík et Martin Groman échanger autour de ces questions.
Antoine Marès est professeur émérite d’histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
« La dénonciation des accords de Munich le 29 septembre 1942 ne peut se comprendre qu’en rappelant les réactions du général de Gaulle en 1938 et le contexte de la France libre. Cet acte « infra-diplomatique » doit s’interpréter à la fois comme un acte de résistance et comme une manifestation de défense de la démocratie européenne. »
Isabelle Davion est maîtresse de conférences en Histoire contemporaine de l’Europe centre-orientale et du monde germanique à Sorbonne Université.
« L’annulation des accords par de Gaulle, si elle efface bien trop rapidement la question de l’erreur morale qu’ont constituée les Accords, est un geste important, annonciateur des échos de Munich dans la seconde moitié du XXe siècle. »
Michal Stehlík est professeur d’histoire contemporaine à la faculté d’Arts de l’Université Charles. Il est également le directeur général adjoint du Musée National de Prague.
« L’histoire tchèque en 1942 repose fondamentalement sur le succès de l‘élimination de Heydrich par les parachutistes tchécoslovaques et les répressions qui en ont découlé, notamment le massacre de Lidice. Cette année est également importante dans l'histoire tchèque au regard des circonstances internationales. L'un des principaux objectifs du gouvernement tchèque en exil, dirigé à Londres par le Dr Beneš, était d'annuler les conséquences de la conférence de Munich de 1938. »
Martin Groman est docteur en histoire à la faculté des Sciences sociales de l’Université Charles. Historien des médias tchèques avec un accent sur le 20ème siècle, réalisateur de documentaires, journaliste, chroniqueur, modérateur et analyste.
« Si l'on voulait démontrer l'ambiguïté de l'histoire moderne, Munich 1938 en serait l'un des exemples les plus parlants. Il suffit de regarder comment les médias en ont parlé au cours des dernières décennies, ce qu'ils ont souligné, ce qu'ils ont caché et dans quel intérêt ils l'ont fait. »
Les échanges seront modérés par la journaliste Helena Truchlá.
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La conférence est organisée en partenariat avec le think-tank EUROPEUM et avec le soutien du Ministère tchèque des affaires étrangères, de la Fondation Charles de Gaulle et de la British Library.